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Qu'est-ce que le transfert de compétences et comment le mettre en place ?

Barnabé Chauvin
CEO SmartOF
Publié le
13 novembre 2025
Temps de lecture :
5min
Table des matières

Les départs à la retraite, la mobilité professionnelle et l'évolution rapide des métiers renforcent l'importance du transfert de compétences professionnelles pour les entreprises et les organismes de formation.

Transmettre efficacement les savoirs, les savoir-faire et les bonnes pratiques assure la continuité de l'activité, préserve le capital humain et stimule l'innovation. Mais comment définir et structurer ce processus ? Et surtout, comment le rendre concret et durable dans l'entreprise ?

Qu'est-ce que le transfert de compétences ?

Le transfert de compétences désigne l'ensemble des actions qui permettent la transmission des connaissances, les méthodes et les savoir-faire d'une personne à une autre, dans un cadre professionnel.

Cette transmission peut être formelle (via des formations, tutorats, bilans) ou informelle (par l'observation, le travail collaboratif ou l'accompagnement terrain). Elle peut aussi être verticale, lorsqu’elle se fait entre un salarié et son “n+1”, ou horizontale, lorsqu’elle s’opère entre collègues d’un même niveau hiérarchique. Ces deux dynamiques se complètent et favorisent la diffusion des savoirs à tous les échelons de l’entreprise.

Exemples concrets de transfert de compétences :

  • Un technicien expérimenté forme son successeur avant son départ ;
  • Un formateur interne documente ses procédures dans un guide accessible à ses collègues ;

Une entreprise met en place un programme de mentoring pour accélérer la montée en compétences de ses nouvelles recrues.

Le transfert de compétences ne se limite pas à la transmission d'informations. Il s'agit d'un processus de partage d'expérience et de savoir-faire fondé sur la coopération et l'apprentissage mutuel.

Pourquoi mettre en place un processus de transfert de compétences ?

Améliorer la performance et la productivité de l'entreprise

Grâce à un dispositif de transfert des compétences en entreprise, les salariés deviennent plus autonomes car ils maîtrisent progressivement l'ensemble des tâches clés, et comprennent les logiques sous-jacentes à leur poste. 

La qualité du travail s'homogénéise : chacun dispose des mêmes repères et standards, ce qui améliore la cohérence des pratiques et la satisfaction client. En parallèle, les erreurs liées à un manque d'information ou à des interprétations différentes diminuent, car les connaissances sont désormais partagées et formalisées.

Cette diffusion structurée du savoir favorise également la responsabilisation collective et la montée en compétence transversale des équipes, créant ainsi un cercle vertueux de performance et de collaboration durable.

Préserver le savoir-faire et le capital humain

Chaque collaborateur détient une expertise unique issue de son expérience. Sans mécanisme de transmission, ces savoirs disparaissent avec les départs ou les mobilités.

Le transfert de compétences préserve donc la mémoire collective et valorise le capital humain, deux éléments essentiels à la pérennité d'une organisation. Il permet également de réduire la dépendance de l'entreprise à certains profils clés, en diffusant leurs connaissances auprès d’un plus grand nombre de collaborateurs.

En favorisant la continuité des savoirs entre générations, le transfert de compétences renforce la stabilité des équipes et la capacité de l’entreprise à anticiper les évolutions de ses métiers.

Faciliter l'intégration des nouveaux collaborateurs

Les nouveaux arrivants intègrent plus vite leur poste lorsqu'ils peuvent s'appuyer sur les savoirs existants. La transmission des savoirs en entreprise permet ainsi de fluidifier les parcours d'intégration et de réduire la durée de la phase d'apprentissage.

Prévoir un binômage systématique entre un collaborateur expérimenté et un nouvel arrivant permet de consolider la culture d'entreprise et d'assurer une bonne continuité opérationnelle. Ce dispositif favorise également un climat de confiance : le salarié expérimenté développe un sentiment de reconnaissance et de légitimité en transmettant son savoir, tandis que le nouvel arrivant bénéficie d’un repère rassurant et d’un interlocuteur de confiance à qui poser ses questions en cas de difficulté.

Favoriser la mobilité interne et la fidélisation des talents

Un dispositif bien conçu de transfert des compétences professionnelles ouvre la voie à la mobilité interne. En partageant les savoirs, les collaborateurs peuvent évoluer plus facilement vers de nouvelles fonctions et comprendre plus finement les interactions entre les différents métiers de l’entreprise.

Cette reconnaissance mutuelle renforce le sentiment d'appartenance et contribue à la fidélisation des équipes. Elle nourrit également la confiance entre les collaborateurs : chacun se sent valorisé par l’échange de connaissances, et les relations hiérarchiques s’en trouvent apaisées grâce à une meilleure compréhension des rôles et des contributions de chacun.

Développer ses perspectives d'évolution professionnelle

Le transfert de connaissance en entreprise bénéficie à tous : celui qui transmet valorise son expertise comme celui qui apprend développe de nouvelles compétences. Il renforce également la cohésion d’équipe en créant un dialogue intergénérationnel et une reconnaissance mutuelle entre les acteurs.

C'est un levier d'engagement et de motivation, favorable à l'épanouissement professionnel. En donnant du sens aux échanges, le transfert de compétences renforce la confiance entre collaborateurs et installe une culture de l’apprentissage au sein de l’organisation.

Stimuler l'innovation et l'adaptation au changement

La circulation des savoirs favorise la créativité. Lorsque les compétences circulent, les équipes deviennent plus agiles, plus réactives et mieux préparées à affronter les transformations : les salariés peuvent ajuster leurs actions sans attendre de directives hiérarchiques. De plus, ce mode d’organisation favorise la prise d’initiative et la co‑construction de solutions innovantes, renforçant ainsi la résilience collective de l’entreprise.

Un transfert mal planifié ou non documenté peut entraîner une perte de savoirs stratégiques. La formalisation est donc essentielle pour garantir la continuité de la transmission.

Comment réussir le transfert de compétences ?

Étape 1 : Identifier les besoins et les compétences clés

Avant toute action, il est indispensable de cartographier les compétences stratégiques : celles qui conditionnent la performance et la qualité.

Cette analyse peut s'appuyer sur les entretiens professionnels, sur des évaluations formatives ou sommatives, ou encore sur les données RH.

Étape 2 : Choisir les méthodes de transfert adaptées

Il existe plusieurs modes de transmission du savoir en entreprise :

Méthode Objectif principal Public concerné
Tutorat Accompagnement individuel sur poste Nouveaux collaborateurs
Mentorat Développement de carrière et partage d'expérience Cadres, experts
Formation interne Structurer la transmission pédagogique Tous publics
Communautés de pratique Capitaliser et mutualiser les savoirs Équipes transverses
Documentation / guides Formaliser les procédures L'ensemble du personnel

Étape 3 : Définir un plan de transfert de compétences clair et structuré

Un plan de transfert définit qui transmet quoi, à qui, quand et comment. Il doit préciser :

  • Les compétences concernées ;
  • Les acteurs impliqués (tuteur, apprenant, RH) ;
  • Les méthodes utilisées ;
  • Les indicateurs de performance.

Ce plan peut être intégré dans le Plan de Développement des Compétences (PDC) de l'entreprise.

Étape 4 : Mettre en place des supports et des outils de formation performants

Les outils numériques (ERP, Enterprise Resource Planning, ou LMS, Learning Management System) facilitent la formalisation et le suivi du transfert de compétences, tout en garantissant la traçabilité des échanges. Il est utile d’identifier des solutions simples pour centraliser les documents, structurer les retours d’expérience et planifier les sessions de partage.

Exemples d'outils utiles pour les entreprises :

  • CRM de gestion de la formation (ERP, LMS) ;
  • Outils collaboratifs d'organisation et de gestion de projet (Teams, Notion, Google Workspace) ;
  • Fiches de procédures et bases de connaissances internes.

Un bon outil de formation ne remplace pas la relation humaine, mais il en assure la traçabilité et la continuité.

Étape 5 : Suivre et évaluer l'efficacité du processus de transfert

L'évaluation est une étape essentielle. Elle mesure l'impact du transfert sur la performance et l'autonomie des collaborateurs.

Les questionnaires pédagogiques et les enquêtes de satisfaction permettent de suivre l'efficacité du dispositif et d'engager une démarche d'amélioration continue.

Définissez des indicateurs simples et mesurables : taux de transmission réalisée, autonomie acquise ou encore satisfaction des parties prenantes. Vous pouvez également suivre la progression des compétences à travers des tests de positionnement, ou encore grâce à des indicateurs quantitatifs tels que :

  • Le taux de participation aux sessions de formation ;
  • Le taux de diminution des erreurs opérationnelles ;
  • La réduction du temps nécessaire à l’intégration d’un nouveau collaborateur.

FAQ

Quelle différence entre transfert de compétences et formation ?

La formation a pour objectif d’acquérir de nouvelles compétences par l’apprentissage, souvent dans un cadre formel. Le transfert de compétences, lui, consiste à transmettre les savoirs déjà présents au sein de l’entreprise, souvent par la pratique, le tutorat ou le partage d’expérience.

Qui est responsable du transfert de compétences en entreprise ?

Le transfert de compétences professionnelles implique plusieurs acteurs : les RH, qui coordonnent le dispositif ; les managers, qui en assurent le suivi ; et les collaborateurs, qui partagent ou acquièrent les savoirs. C’est donc une responsabilité collective.

Comment mesurer l'efficacité du transfert de compétences ?

On peut l’évaluer à travers la montée en autonomie, la qualité du travail ou encore la rapidité d’intégration des nouveaux collaborateurs. Les outils de suivi de la formation et les retours d’expérience permettent de vérifier la réussite du processus.

Quels outils facilitent le transfert de compétences ?

Des outils comme SmartOF, les plateformes de formation, ou les bases de connaissances internes permettent de centraliser les savoirs et d’assurer leur traçabilité. L’objectif est de garantir une transmission claire, structurée et durable.

Quelle place pour Qualiopi dans la transmission des savoirs ?

Le transfert de compétences s’inscrit dans la démarche qualité Qualiopi, notamment via les critères liés au développement des compétences et à l’amélioration continue. Il illustre la capacité d’une organisation à entretenir et enrichir les savoirs internes.